Les rues

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État du batiment :

Partiellement conservé

Le réseau des rues de la ville de Tours repose sur le schéma des axes antiques (nord-sud et est-ouest), et s’est construit à partir de l’ancienne cité (est de la ville, autour de la cathédrale). Au Moyen Âge, s’est développé un réseau de rues dense avec des voies étroites lié au développement du bourg autour de Chateauneuf (autour de Saint-Martin). Aux XVe et XVIe siècles, les rues entre les deux pôles urbains se lotissent progressivement, l’habitat se densifie. Les artères principales restent la rue de la Scellerie et Grand Rue (est-ouest). Les rues nord-sud sont beaucoup plus courtes et ne traversent pas la ville de part en part, exception de l’axe de la rue Maufumier-La Gallée.
Les créations de rues ne sont pas rares dans la seconde moitié du XVe. La municipalité, sollicitée par certains particuliers qui entendent faire des opérations immobilières, organise ainsi l’ouverture de la rue Neuve qui relie la Grand-Rue à la rue de la Scellerie et permet le lotissement de vestes jardins en cœur d’ilot. La rue de Ragueneau, vers la Loire est ouverte vers 1482. La rue de la Scellerie est prolongée au milieu du XVe siècle, lorsque que Guillaume des Ursins, chancelier de France rachète une des portes de la ville (porte Saint-Vincent) pour faire bâtir son propre hôtel et déporter les murailles un peu vers le sud (Porte Neuve ou Saint-Étienne).
Au début du XVIe siècle la rue Traversaine, au centre de l’espace urbain,  devient un axe ou se concentre une population très particulière, à savoir une certaine élite royale (principaux officiers d’État) qui draine autour d’elle une population d’artisans importante.

 

Allée de l’Ange

Cette impasse, qui part de la rue Maufumier (actuelle rue Constantine), doit son nom à la présence de la maison de l’Ange à son extrémité est.

 

Grand-Rue

La Grand-Rue était la plus grande rue de la ville de Tours et correspondait au tracé actuel des rues Blanqui, Albert-Thomas, Colbert, du Commerce, du Grand-Marché et Georges-Courteline, d’est en ouest. Elle s’étendait ainsi de la porte de la Riche jusqu’à la boucherie des Arcis. Axe principale de la ville, elle est le decunamus maximus antique et reliait la Martinopole au Caesarodonum. À l’ouest, l’hôtel de ville s’érigeait à l’angle avec la rue Boucassin – aujourd’hui rue du Président Merville [Chevalier, 1985, p. 142-144 ; Logeais, 1870, p. 42].

Sur la section qui est devenue la rue du Commerce actuelle, se trouvait l’église paroissiale Saint-Saturnin, aux actuels n°10 à 14, mais aussi l’hôtel Goüin, toujours visible au n°35, en vis-à-vis. Sur la partie qui correspond aujourd’hui à la rue Colbert, on peut encore y trouver l’église Saint-Julien qui faisait partie du complexe plus important de l’abbatiale du même nom, mais aussi le carroi de Beaune au-devant de l’hôtel particulier de Jacques de Beaune. La rue conserve plusieurs maisons des XVe et XVIe siècles dont celle de la Pucelle Armée au n°39-41.

La rue était empruntée lors des entrées solennelles et notamment lors des entrées royales. Les souverains y pénétraient depuis la porte de la Riche puis la remontaient jusqu’à la porte Feu-Hugon. Ils traversaient alors les places et carrefours qui jalonnaient la rue et sur lesquelles étaient installés des échafauds et décors. Les espaces publics, également lieux de marchés et donc de vie sociale, assuraient le dynamisme économique de la rue.

 

Impasse Saint-Hilaire

Cette impasse, au départ de la rue de la Scellerie, permet d’accéder à l’église paroissiale Saint-Hilaire. Elle dessert également l’hôtel Thomas Bohier. Une fontaine publique y est installée entre 1510 et 1514.

 

Passage du Cœur Navré

Il tiendrait son nom du fait que les condamnés l’empruntaient pour rejoindre leur lieu d’exécution sur la place Foire-le-Roi. Il pourrait également tenir son nom d’une enseigne qui représentait un cœur transpercé d’une épée [Gascuel, 1999, p. 79].

 

Pavé de la Riche

Situé dans le prolongement ouest de la Grand-Rue depuis la porte de La Riche, le pavé de La Riche constitue l’axe principal de la paroisse du même nom. L’église paroissiale et le prieuré Saint-Médard le longent.

 

Rue Boucassin

Cette rue porte aujourd’hui le nom de rue du Président Merville. Elle doit son nom au commerce de toile blanche, surnommée Boucassin, qu’on y pratiquait [Bosseboeuf, 1888, p. 20-21]. Elle permettait de relier les deux grands axes est-ouest de la cite, à savoir la Grand-Rue [rue du Commerce] et la rue de La Harpe [rue des Halles]. La rue abritait le présidial de Tours, fondé en 1552, il était attenant à l’hôtel de ville qui faisait l’angle à la Grand-Rue [rue du Commerce]. Les locaux de l’ancien présidial sont actuellement occupés par le Muséum d’Histoire Naturelle de la ville [Base POP, M7062].

 

Rue Chaude

Cette rue que l’on retrouve également sous l’appellation de rue Claude, rue Chaulde, se situait en dehors des remparts du XIVe siècle. Elle permettait de relier la porte de La Guerche à la porte Saint-Étienne, plus à l’est. C’est dans cette rue que Martin François s’était établi en 1521 avec son frère Gatien, tous deux maîtres-maçons des œuvres de la cathédrale Saint-Gatien, et qu’il avait vraisemblablement installé son atelier [Renumar, 31 décembre 1521].

 

Rue Chièvre

Située à l’extérieur de l’enceinte, cette rue longeait le rempart sud de la cité. La municipalité organisa un tour de guet dans cette rue en 1465 [Renumar, 1465 ; Renumar, 1465 ; Renumar, 1465 ; Renumar, 1465 ; Renumar, 1465 ; Renumar, 1465].

 

Rue Creuse

Aujourd’hui rue Manceau, la rue Creuse devait son nom à sa topographie. L’ancien amphithéâtre et remparts gallo-romain avait créé une dépression du sol [Bosseboeuf, 1888, p. 64].

 

Rue de Jérusalem

Selon Bosseboeuf, cette rue tient son nom d’une hôtellerie qui accueillait les pèlerins venus à Saint-Martin chercher leur bourdon – bâton de pèlerin – avant de se rendre en Terre-Sainte [Bosseboeuf, 1888, p. 56]. En 1592, Hiérosme Berziau, secrétaire d’État de Navarre et conseiller du roi en son conseil privé, résida dans cette rue [Renumar, 2 avril 1592]. Elle a conservé son nom et son tracé.

 

Rue de l’Arbalète

Nichée dans la paroisse Sainte-Croix, la rue de l’Arbalète, encore visible de nos jours, est située entre la rue du Change et la place du Grand-Marché. Une légende raconte qu’un soldat en aurait tué un autre en tirant une flèche depuis l’une des fenêtres de la rue. Pour se rappeler cet événement, une arbalète et un carquois auraient été peints sur l’une des portes. Il est cependant plus probablement que la rue tienne son nom d’une maison où pendait l’enseigne de l’Arbalète [Bosseboeuf, 1888, p. 13]. La rue comptait nombre d’hôtels particuliers dont certains existent encore. Parmi eux, peuvent être cités l’hôtel Le Picard de Phelippeaux au n°13 [Base POP, IA00071385] ou encore l’hôtel de l’Arbalète au n°5 bis [Base POP, IA00071395].

 

Rue de l’Aumône

Cette rue est attestée dès 1476 dans les sources notariales tourangelles [Renumar, 4 octobre 1476]. Elle porte aujourd’hui le nom de rue Jules Moineaux.

 

Rue de l’Écoherie

Portant aujourd’hui le nom de rue de La Paix, le rue de l’Écoherie se déclinait également sous celui de rue de l’Écorcherie ou encore de l’Écouerie. Elle permettait d’accéder à La Loire et à un port fréquenté de la cité [Chevalier, 1983, p. 20], mais son nom lui vient de l’abattoir qui était installé à son extrémité, en bord de Loire [Bosseboeuf, 1888, p. 73-74]. La rue comprenait une maison où pendait l’enseigne du Pélican. Elle était la résidence de l’imprimeur Simon Poucelet [Renumar, 12 mai 1561 ; Renumar, 26 avril 1561 ; Renumar, 26 avril 1561].

 

Rue de L’Hôpitau

Cette petite rue parallèle à la Grand-Rue [rue Colbert] reliait la rue des Amandiers à la rue de La Triperie [rue de La Tour de Guise]. Elle était à l’origine sur le versant nord de l’enceinte des Arcis. Elle doit son nom à la présence de l’hôpital Saint-Jean de Jérusalem. Une porte y avait été installée. Elle donnait sur la Loire et permettait de desservir le port du même nom, qui était l’un des plus actifs de la ville [Bouquet, 2001, p. 37]. En 1525, la rue abritait également la maison où pendait l’enseigne de L’Image Saint-Maurice [Renumar, 2 août 1525 ; Renumar, 10 août 1525].

 

Rue de la Bazoche

Si la rue de la Bazoche demeure encore aujourd’hui, la rue de la Bazoche qui nous intéresse ne comprenait, à la Renaissance, que la partie comprise entre les actuelles rue Racine et Montaigne [Lefebvre, 2008, p. 189]. Située en plein cœur du quartier canonial, la rue abritait les maisons des clercs de Saint-Gatien. Elle doit son nom à la présence du prieuré Saint-Martin de la Bazoche qui était implanté au n°13 de la rue [Base POP, IA00071351]. La chapelle de Saint-Nicolas-des-Quatre-Coins y était également visible [Base POP, IA00071350].

 

Rue de la Boule-Peinte

La rue tenait son nom de la présence d’une maison à enseigne. Elle prit par la suite le nom de rue des Quatre-Fils-Aymon [Bosseboeuf, 1888, p. 22]. À la jonction de la rue avec celle du Grand-Marché étaient installées les petites boucheries [Livernet, p. 255]. La rue abritait également la demeure d’Adam de Longuemort, en vis-à-vis de la rue du Mûrier [Renumar, 6 novembre 1590], dont la bibliothèque est bien connue grâce à un inventaire de 1590 [Augereau, 2011, p. 510]. Plusieurs administrateurs et grands officiers travaillant pour le siège présidial en tant qu’avocat ou magistrat résidaient également dans cette rue, c’est notamment le cas de François Sireau ou de François Soullet. Le maire et administrateurs des aumônes Guillaume Charbonneau y résidait en 1557 [AM Tours, GG1]. Certains apparaissent d’ailleurs dans la liste des personnes suspectées d’être protestantes dans la liste dressée en 1562 [AM Tours, EE4].

 

Rue de la Bourde

Située à l’extérieur de l’enceinte du XIVe siècle, cette rue partait des Fossés Saint-Clément et se dirigeait vers le sud-ouest. Cette rue résidence comprenait de nombreux jardins et ce avant même l’installation du couvent des Récollets [Bosseboeuf, 1888, p. 22 ; Renumar]. La rue est encore aujourd’hui connue sous ce nom.

 

Rue de la Bretonnerie

Cette rue de la paroisse Saint-Pierre-des-Corps est attestée en 1522 dans les sources notariales tourangelles [Renumar, 7 mars 1522 ; Renumar, 7 mars 1522].

 

Rue de la Croix-Verte

Aujourd’hui connue sous le nom Rouget-de-L’Isle, la rue porta plusieurs noms dont celui de rue des Récollets et de La Croix-Verte [Bosseboeuf, 1888, p. 88]. Située en dehors des murailles de la cité, la rue permettait de rejoindre l’ouest.

 

Rue de la Cuiller

Encore connue sous ce nom, la rue de La Cuiller fait le lien entre la place du Grand-Marché et la rue des Balais. L’hôtel du Vert Gallant donnait sur le n°11 de la rue [Base POP, IA00071244].

 

Rue de la Galère/Gallée

La partie supérieure de l’actuelle rue Marceau, allant de l’angle avec la rue du Commerce jusqu’à la rue des Halles d’aujourd’hui portait autrefois le nom de rue de la Galère. Elle faisait le lien entre la Grand-Rue et la rue de La Scellerie. Son nom est lié à la présence d’une maison où pendait l’enseigne de La Galère au XVe siècle [Vialles, 1985, p. 90].

C’est dans cette rue que se trouvait l’entrée principale de l’hôtel de La Massetière, dont une partie de la parcelle était rattachée à la paroisse Saint-Saturnin. Les jardins de cet édifice donnaient sur le cimetière de Saint-Saturnin.

 

Rue de la Grille

Cette petite rue reliait la rue du Petit-Saint-Martin à la rue de La Vacherie. Elle tient son nom d’une maison à enseigne [Bosseboeuf, 1888, p. 48].

 

Rue de la Guerche

Cette rue de la paroisse Sainte-Hilaire correspond à la portion sud de l’actuelle rue Marceau. Elle devait son nom à la présence du prieuré Saint-Michel de La Guerche accolé aux remparts sud de la cité. Antoine Juste, fils du sculpteur Juste de Juste, y résidait en 1522 dans une maison acquise par sa mère de Philibert Babou [Renumar, 8 avril 1522 ; Renumar, 17 février 1522]. Victor Brodeau, secrétaire de la chambre du roi et des finances de la reine de Navarre, y possédait également une maison [Renumar, 25 août 1571].

 

Rue de la Hallebarde

Située au sein de la paroisse Notre-Dame-la-Riche, la rue de la Hallebarde est attestée dans les archives notariales dès 1495 [Renumar, 25 juin 1495].

 

Rue de la Magdelaine

Elle aussi située dans la paroisse Notre-Dame-la-Riche, la présence de la rue de la Magdelaine ou Madeleine est attestée en 1495 dans les archives tourangelles [Renumar, 12 septembre 1495].

 

Rue de la Monnaie

Située à proximité du carroi aux Chapeaux, la rue de La Monnaie fut nommée ainsi en raison de l’établissement de la Cour de la Monnaie au n°7 où était frappée la monnaie tournois [Bosseboeuf, 1888, p. 68]. La rue comprend encore aujourd’hui un certain nombre de maisons des XVe et XVIe siècles. L’une d’entre elles portait en 1579 pour enseigne Le Soleil. Elle fut d’ailleurs occupée par Galliot Mandat, secrétaire ordinaire de la reine de Navarre [Renumar, 29 avril 1579]. Gatien Marbault, conseiller et secrétaire des roi et reine de Navarre, possédait également une résidence dans cette rue, le logis des Aigles, en 1583 [Renumar, 1er juillet].

 

Rue de la Lamproie

La rue de La Lamproie, toujours visible aujourd’hui, était une rue étroite coincée entre les rues de l’Écohérie et de la Poissonnerie. Elle doit son nom à la présence d’une poissonnerie située à proximité qui inspira le nom d’une enseigne de la rue [Bosseboeuf, 1888, p. 59].

 

Rue de la Moquerie

Encore existante aujourd’hui, cette rue permettait de faire le lien entre la Grand-Rue et la place Foire-le-Roi. Elle doit son nom à la présence du Jeu de Paume qui servait parfois de théâtre pour les acteurs itinérants qui venaient à Tours jouer des moqueries [Logeais, 1870, p. 83].

 

Rue de la Poissonnerie

Attestée dès 1485 dans les sources notariales tourangelles, cette rue portait alors le nom de rue de la Poissonnerie [Renumar, 27 juin 1485]. Elle fut par la suite rebaptisée rue de la Tour Rouge en référence à la tour accolée au rempart qui s’y trouvait [Gascuel, 1999]. Dans le terrier de Saint-Julien, daté de 1761, la rue porte les deux noms. Elle est aujourd’hui connue sous le nom de rue Littré. L’enclos du couvent des Carmes longeait cette rue.

 

Rue de la Psalette

Toujours connue sous la même dénomination, la rue de La Psalette longe le flanc nord-ouest de la cathédrale Saint-Gatien et son cloître. Elle doit son nom à la présence sur son versant ouest de l’école où étaient formés les enfants de Chœur à la musique et au chant [Bosseboeuf, 1888, p. 81].

 

Rue de la Rôtisserie/Picardie

Cette rue, qui porte toujours le même nom, permettait de relier la place du Grand-Marché et la rue du Change. Elle devrait son nom aux nombreux pâtissiers et rôtisseurs qui s’y étaient installés [Bosseboeuf, 1888, p. 87]. L’arrière des hôtels de l’Arbalète et Le Picard de Phelippeaux donnaient sur cette rue. La tour de Picardie était implantée à son extrémité ouest. Des maisons Renaissance y sont encore visibles.

 

Rue de la Scellerie

Parallèle à la Grand-Rue, la rue de La Scellerie était l’un des principaux axes de la ville et faisait la liaison entre le Caesarodunum et la Martinopole. Elle était limitée à l’ouest par la porte du cloître Saint-Martin et à l’est par le portail d’entrée de l’Hôtel de la Chancellerie. Cette rue est l’une des rares qui ait gardé son nom bien que son tracé ait légèrement été revu. La partie allant du cloître jusqu’au croisement avec la rue Traversaine – actuelle rue Nationale – est aujourd’hui la rue des Halles.

Plusieurs hypothèses ont été avancées quant à l’origine de son nom. La première d’entre elle voudrait que la rue tire sa nomination de la présence à son extrémité du portail de la chancellerie où figuraient un écu, un sceptre de justice et les grands sceaux. Scellerie dériverait ainsi de sceau, scel ou chancellerie. La deuxième possibilité tiendrait du bourg de l’Échellerie qui tenait son nom de la présence du port de la Loire. Selon une dernière possibilité, le nom de la rue serait issu du selle, qui était le siège sur lequel l’archevêque traversait la ville lors de son entrée solennelle, en allant de la basilique Saint-Martin jusqu’à la Cathédrale [Gascuel, 1999, p. 250].

C’est dans cette rue que se trouvait l’hôtel de la Chancellerie bâti par Guillaume Jouvenel des Ursins, ainsi que le lotissement réalisé par son fils. L’église Saint-Vincent se situait plus à l’ouest, quasiment en face du couvent des Cordeliers. Le sculpteur Jean Ier Juste y possédait une maison à l’angle avec la rue du Cygne à partir de 1522 [Renumar, 22 janvier 1522]. De nombreux libraires avaient également élu domicile dans cette rue en raison de la présence de la Chancellerie.

 

Rue de la Serpe

Jusqu’au début du XVIe siècle, la rue était connue sous le nom de rue du Singe-qui-Pêche en raison d’une maison à enseigne [Acte du 14 octobre 1517 – Pierre Portays ; Clérembault, 1912, p. 53]. L’appellation de rue de La Serpe vient également d’une maison à enseigne. Cette dernière devait sûrement faire l’angle avec la place du Grand-Marché puisqu’une enseigne de La Serpe y est attestée au début du XVIe siècle [Renumar, 23 juin 1505]. La rue  fut rendue célèbre par la présence en son sein de la maison du peintre Jean Bourdichon. Il résidait en effet dans la maison située au n°3 [Bosseboeuf, 1888, p. 91].

 

Rue de la Triperie

Située entre la rue des Amandiers et celle du Pont [rue Lavoisier], la rue de La Triperie permettait de rejoindre la Loire depuis la Grand-Rue [rue Colbert]. Elle devait son nom à la présence à son extrémité nord, au niveau des quais sur la Loire, d’une écorcherie où les bouchers venaient dépecer les animaux. La présence d’étaux de bouchers dans cette rue est attestée par les archives notariales tourangelles [Renumar, 3 janvier 1499]. La rue porte aujourd’hui le nom de rue de la Tour de Guise.

 

Rue de la Vacherie/de Regnard

La rue, qui porte aujourd’hui le nom de rue Eugène Suë, tenait son nom des bouchers. La rue comporte encore plusieurs maisons des XVe et XVIe siècles.

 

Rue de Maillé/Maillet

Cette rue fait aujourd’hui la jonction entre la rue Paul-Louis-Courier et la rue de Constantine. À la Renaissance, c’est donc la rue Ragueneau et la rue Maufumier qu’elle reliait. Il s’agit d’une des rares rues qui ait conservé son nom. Deux hypothèses sont avancées quant à l’origine de celui-ci selon l’orthographe sous lequel on la trouve. Il pourrait venir de l’enseigne du Maillet qui pendait en cette rue ou elle pourrait tenir son nom d’une famille éminente de la noblesse tourangelle dont l’un des membres, François de Maillé, fut maire de Tours entre 1591 et 1592 [Vialles, 1985, p. 90].

 

Rue des Amandiers

Située à l’est de la place Foire-le-Roi, la rue des Amandiers permettait de relier la Grand-Rue à la Loire. Elle donnait accès, par la porte de l’Hôpital à son extrémité nord, au port du même nom, qui était l’un des plus animés de la ville. Intégrée à l’enceinte des Arcis au XIe siècle, elle constituait sa limite ouest. Elle tiendrait son nom de la présence des fossés et d’une plate-forme agrémentée d’amandiers [Bosseboeuf, 1888, p. 11]. L’église du couvent des Augustins donnait en face du n°14 de la rue. Au XVe siècle, y résidait le maître armurier de François Ier Balsarin de Trez [Giraudet, 1885, p. 376]. Un siècle plus tard, en 1561, ce fut le marchand orfèvre Louis Lepiffre qui y demeurait [Renumar, 6 mai 1561]. En 1540, elle abritait  également une maison où pendait l’enseigne de La Saint-Barthélemy [Renumar, 5 janvier 1540]. La rue existe encore aujourd’hui.

 

Rue des Balais

Encore présente de nos jours, la rue des Balais est située à l’ouest de la place du Grand-Marché, elle permet de relier la place à la rue de La Grosse Tour. Elle devrait son nom au commerce de balais qui y était pratiqué [Bosseboeuf, 1888, p. 15] ou peut-être aux auvents, ou ballets, dont les maisons étaient munies [Gascuel, 1999, p. 24]. La rue comprend encore aujourd’hui plusieurs maisons à colombage des XVe et XVIe siècles. L’une, plus ancienne encore, est dite Hôtel de Vert Galant. À son extrémité sud-ouest, à l’angle avec la rue de La Grosse Tour figurait la tour Malquin ou Grosse Tour, construite au XIVe siècle, qui nomma son nom à la rue voisine [Livernet, 1978, p. 768].

 

Rue des Bons Enfants

La rue des Bons-Enfants, qui porte encore ce nom aujourd’hui, permettait de relier l’église Saint-Martin à la rue Boucassin. Aujourd’hui, elle fait la liaison entre la place Châteauneuf et la rue du Président Merville. La rue tiendrait son nom d’une enseigne des Bons Enfants, attestée en 1600 [Bosseboeuf, 1888, p. 20].

 

Rue des Carmes

Aujourd’hui rue Paul-Louis Courier, elle devait son nom à l’église et couvent des Carmes qui s’étaient implantés au début du XVe siècle dans la cité tourangelle [Mabire La Caille, 1981, p. 39]. La rue y abrite encore l’ancienne église des Carmes, à l’angle avec l’actuelle rue des Tanneurs, qui prit le vocable de Saint-Saturnin au XIXe siècle. Elle comportait des hôtels particuliers remarquables comme l’hôtel Binet au n°10 et l’hôtel Robin-Quantin, au n°15.

C’est également dans cette rue que l’on pouvait trouver la demeure de la famille d’artistes Juste. Juste de Juste, né en 1505, vécut au rez-de-chaussée, d’une maison en pierre de taille datant du milieu du XVIe siècle, située au n°17 de la rue. Le blason de la famille était d’ailleurs visible sur le linteau de la porte à Vantail, intégré à une frise sculptée de rinceaux. Le premier étage était, quant à lui, composait de fenêtres encadrées de pilastres ornés d’un décor de rosaces et de losanges et surmontés de chapiteaux composites [Jeanson, 1991, p. 396].

 

Rue des Cerisiers

Située au cœur du vieux Tours, la rue des Cerisiers permettait de rejoindre la rue des Trois-Anges (actuelle rue Étienne Marcel) depuis la rue des Trois-Pucelles (actuelle rue Briçonnet). Elle porte toujours ce nom. Elle doit son nom à la présence d’une maison à enseigne [Bosseboeuf, 1888, p. 26]. Elle abrite encore plusieurs maisons remarquables datant des XVe et XVIe siècles, inscrites parmi les monuments historiques. En 1531, Jean Sapin, receveur général des finances du roi, y résidait [Renumar, 6 avril 1531].

 

Rue des Cordeliers

Liant la Grand-Rue et la rue de La Scellerie, la rue des Cordeliers devait son nom au couvent des Cordeliers installé dans la rue à l’emplacement de l’actuelle Théâtre de Tours. Sous Louis XIII, la rue prit le nom de rue du Grenier à Sel [Bosseboeuf, 1888, p. 34]. Le peintre vitrier Jean de Leschallier, dit le Miste, y résidait avant 1522 [Giraudet, 1885, p. 269]. On trouvait également des grands officiers royaux comme Adam II Fumée, maître des requêtes ordinaire de l’hôtel du roi au n°3 à la fin du XVe siècle [Renumar, 29 janvier 1502 ; Giraudet, 1885, p. XXX] et Thomas Lecoustellier, trésorier général de la maison de la reine de Navarre et son maître d’hôtel, en 1557 [AM Tours, GG1].

 

Rue des Couteliers/de la Parchemynerie

Antérieure au XIIIe siècle, la rue de la Parchemynerie aussi dit des Couteliers fut intégrée à la place Saint-Étienne lors de l’agrandissement de cette denière. Elle conserva cependant son nom puisqu’on la retrouve en 1499 et en 1563 dans des minutes notariales [Renumar, 1er aout 1499 ; Renumar, 31 mai ; Renumar, 7 janvier 1563]. Elle devait peut-être son nom de Parchemynerie en raison de la proximité de l’hôtel de la Chancellerie.

 

Rue des Filles-Dieu

La rue des Filles-Dieu, aussi appelée rue Saint-Étienne ou rue du Faubourg Saint-Étienne était l’un des axes importants qui partait de l’enceinte, au départ de la place Saint-Étienne, pour aller vers le sud. Elle devait son nom à la présence d’une chapelle dédiée au Filles-Dieu située à proximité de la porte Saint-Étienne. La rue comportait également une chapelle Saint-Sébastien et une maison à l’enseigne de La Corne de Cerf, attestée en 1534 [Renumar, 2 mars 1534]. À la fin du XIXe siècle, demeurait encore une annotation du XVIe siècle, témoignant des crues de la Loire et du Cher. L’inscription stipulait en effet que « La rivière de Loire et du Cher ont esté jusque a sette pierre de marbre le XXVIII de may 1527, Pascherot le set, Claveau l’a veu, et fut renouvellée en juin 1582 » [Bosseboeuf, 1888, p. 19]. Cette ardoise atteste également de la présence d’artistes dans cette rue et notamment de Jérôme Pacherot, tailleur de pierre et maître maçon, qui demeurait dans la maison où pendait l’enseigne à l’image de Saint-Jean-Baptiste au début du XVIe siècle [Giraudet, 1885, p. 315].  La rue abritait également le sculpteur Michel Colombe, ainsi que son neveu par alliance Guillaume Regnault, tailleur de pierre [Giraudet, 1885, p. 87]. Aujourd’hui, la rue porte le nom de Bernard Palissy.

 

Rue des Fouquets/des Pucelles

Aujourd’hui disparue, cette rue, parallèle aux rues de La Harpe [actuelle rue des Halles] et à la rue des Crapauds, permettait de relier les rues de Jérusalem et de La Guerche [actuelle rue Marceau]. Elle tenait son nom de rue des Pucelles à la présence de la tour des Pucelles situait sur son versant nord, au centre de la rue. Le nom de rue des Fouquets qu’elle prit un peu plus tard lui vient du fait que la famille Fouquet possédait une partie de la tour en question et des bâtiments adjacents [Grandmaison, 1870, p. 15]. La tour abrita également Yvonnet de Maulyon, maçon sculpteur, entre 1417 et 1453 [Giraudet, 1885, p. 278-279], puis Pierre Rabusseau, brodeur du roi en 1580 [Giraudet, 1885, p. 341].

 

Rue des Maures

Située à l’est de la cité, elle partait de la Grand-Rue et se terminait aux remparts de la ville. Ancienne, elle remonte au moins au XIIIe siècle où elle était connue sous le nom de rue de La Juiverie. Elle prit, par la suite, le nom de rue des Maures que l’on trouve parfois décliné sous la forme de Trou-des-Morts ou de Trou-des-Maures. Ces différentes seraient dû à la présence d’un cimetière juif [Bosseboeuf, 1888, p. 66].

 

Rue des Orfèvres

Cette rue, que l’on trouvait également sous le nom de rue des Quenouilles ou des Trois-Quenouilles, tient son nom de la présence de nombreux orfèvres [Bosseboeuf, 1888, p. 73].

 

Rue des Quatre-Vents

Cette rue de la paroisse Notre-Dame-la-Riche est attestée dans les sources notariales en 1561 [Renumar, 9 décembre 1561]. Une mention tardive de 1740 témoigne de la présence d’une maison où pendait l’enseigne des Quatre-Vents dans la rue [Bosseboeuf, 1888, p. 82]. Il est probable que cette enseigne ait été bien plus ancienne et ait donné son nom à la rue.

 

Rue des Trois Anges

On ne connaît que peu de choses de cette rue hormis la présence de deux maisons à enseigne toutes deux attestées en 1561, celle de La Souche [Renumar, 28 octobre 1561] et celle du Sabot [Renumar, 22 avril 1561].

 

Rue des Trois Cognées

Située à l’emplacement de l’actuelle rue des Tanneurs, la rue des Trois-Cognées s’étendait de la rue des Quatre-Vents à la rue des Trois-Pucelles [actuelle rue Briçonnet]. Elle tient son nom d’une enseigne où demeurait peut-être un charpentier puisque la cognée est un outil de charpenterie qui prend la forme d’une hache présentant un long manche et une petite tête [Bosseboeuf, 1888, p. 31].

 

Rue des Trois-Écritoires

Située à l’ouest de la ville, la rue, qui porte toujours cette appellation, comporte l’hôtel Cottereau, visible au n°7 [Clérembault, 1912, p. 56].

 

Rue des Trois-Pucelles

Située à proximité du carroi aux Chapeaux, la rue des Trois-Pucelles faisait la liaison entre la Grand-Rue et la Loire. Elle devait son nom à des poissons d’eau douce pêchés dans la Loire et vendus sur les étals des poissonniers de la ville. Jusqu’à récemment la présence d’une enseigne des Trois Pucelles au n°19 de l’actuelle rue Briçonnet venait témoigner de l’ancienne appellation de la rue. La rue comprend encore un certain nombre d’hôtels et maisons des XVe et XVIe siècles, la plus remarquable est sans doute la maison dite de Tristan L’Hermite au n°16 [Base POP, IA00071253].

 

Rue du Bracquemart

À l’origine connue son le vocable de rue Saint-Étienne en raison de la présence d’une église du même nom, la rue Bracquemart tient son nom d’un jeu de paume où pendait l’enseigne du Bracquemart [Renumar, 6 décembre 1532]. Ce mot serait lui-même issu de celui d’une famille italienne d’armuriers venue s’installer dans cette rue. À l’origine nommée Fracquepain, elle changea par Bracquemart [Bosseboeuf, 1888, p. 65]. Plusieurs administrateurs ou officiers royaux résidèrent dans cette rue à l’instar de l’avocat en cour de parlement, Julien Boullay qui louait une maison appartenant à la veuve de Loys Renazé, trésorier des gardes du roi, en 1593 [Renumar, 14 juillet 1590 ; Renumar, 2 juin 1593].

 

Rue du Change

La rue du Change permet aujourd’hui de relier la rue des Halles et la place Plumereau. À la Renaissance, elle partait de la porte du Change, portail nord et entrée principale de l’église Saint-Martin, et menait au carroi aux Chapeaux [Lelong, 1985, p. 162]. Elle tient son nom du bureau de change de Saint-Martin qui avait été établi aux abords de la basilique. Il permettait aux pèlerins d’échanger leurs devises contre des livres tournois [Bosseboeuf, 1888, p. 27]. La rue comporte encore plusieurs maisons et hôtels de la Renaissance inscrits ou classés au titre des monuments nationaux [Base POP, IA00071267, IA00071265, IA00071266, IA00071298].

 

Rue du Cloître Saint-Martin

Située sur le tracé de l’ancienne enceinte de Châteauneuf, la rue Baleschoux existe encore. Si elle permet aujourd’hui de relier la rue des Halles et la rue Descartes, à l’origine, elle ne comprenait que la portion qui part de la rue des Halles, anciennement rue de La Harpe. Elle s’appelait autrefois la rue de Cloître-Saint-Martin ou Grande-Rue du Cloître. Quelques vestiges de l’enceinte sont encore visibles dans cette rue. La rue abritait en effet un portail et la tour de Babylone qui faisait partie de l’ancienne enceinte de Châteauneuf [Gascuel, 1999, p. 25].

 

Rue du Cygne

La rue du Cygne se retrouve sous plusieurs graphies et plusieurs noms et notamment sous celui de rue de Malyentras. Cette dernière appellation serait dû à la présence d’une prison à l’extrémité de la rue. Les prisonniers empruntés la rue pour se rendre jusqu’à leur lieu de détention. C’est donc la rue par laquelle le mal y entrait. Cependant, rien n’est encore venu attester de la présence de cette prison [Bosseboeuf, 1888, p. 35]. Son nom courant de rue du Cygne vient quant à lui de la maison du cygne attestée en 1479 [Renumar, 26 avril 1479].

La rue était l’un des endroits privilégiaient des libraires et imprimeurs pour leurs activités… La rue était également animée par un jeu de paume en 1474 [Renumar, 11 octobre 1474]. Elle était également prisée des artistes. Les armuriers Guillaume Guenon et Jean Pourceau y font construire une maison en 1473 [Renumar, 3 novembre 1473]. Jean Juste Ier, sculpteur du roi, y possédait, en 1522, la maison de La Ville de Venise, à l’angle avec la rue de La Scellerie [Renumar, 22 janvier 1522]. Plusieurs administrateurs et grands officiers royaux élurent domicile dans cette rue. Parmi eux, Guillaume Berthelemy, contrôleur général des finances de la reine en Bretagne, en 1522 [Renumar, 22 novembre 1512].

 

Rue du Faubourg Saint-Éloi

Aussi appelée pavé Saint-Éloi, cette rue permettait depuis la porte Saint-Simple de rejoindre le prieuré et les habitations qui s’étaient développées à proximité. Cette voie est attestée dès 1473 [Renumar, 2 juin 1473] et semble connaître à cette date une phase de lotissement. Plusieurs jardins sont ainsi vendus à charge pour le nouvel acquéreur d’y faire construire une maison [Renumar, 28 décembre 1473 ; Renumar, 29 janvier 1474 ; Renumar, 2 février 1474].

 

Rue du Faucon

Aujourd’hui rue de La Grosse-Tour, cette rue menait de la rue des Trois-Écritoires à la Grand-Rue. Une maison où pendait l’enseigne du Faucon [1483-1697] lui donna son nom [Bosseboeuf, 1888, p. 49]. Sur son versant est, à l’angle avec la rue des Balais, se trouvait la Tour Malquin aussi nommée Grosse-Tour, qui lui donna son nom actuel [Livernet, 1978, p. 768].

 

Rue du Godet

Cette petite rue coincée entre la Grand-Rue (rue du Commerce) et la rue de la Harpe (rue des Halles), permettait de rejoindre la rue Boucassin (rue du Président Merville) depuis la rue de La Gallée [rue Marceau]. Elle correspond aujourd’hui à la partie ouest de la rue du Maréchal Foch. Son nom est dû à la maison où pendait l’enseigne du Godet, attesté en 1580 au n°5 de la rue [Clérambault, 1912, p. 22-23].

 

Rue du Mûrier

Selon Louis-Auguste Bosseboeuf, la rue aurait d’abord porté le nom de rue des Appentis avant d’être connue sous celui de rue du Morier ou Murier [Bosseboeuf, 1888, p. 69]. Elle est en tout cas attestée sous la seconde appellation à partir de 1552 [Renumar, 30 août 1552]. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, elle semble avoir été privilégiée par les officiers royaux. Des sergents royaux, un procureur et un conseiller, tous deux au siège présidiale, s’y installent entre 1552 et 1572 [Renumar, 30 août ; Renumar, 25 mai 1561 ; Renumar, 8 août 1561 ; Renumar, 22 octobre 1572].

 

Rue du Petit-Pré

Située à l’extérieur de l’enceinte de la ville, dans la continuité de la porte Rouline, cette rue était bordée de prairies dont une portée le nom de pré, ce qui lui donna son nom [Bosseboeuf, 1888, p. 76]. C’est dans cette rue que Nicolas Gaudin avait acquis la propriété de La Petite Bourdaisière, située au n°2.

 

Rue du Petit-Saint-Martin

La rue comprend une chapelle désignée sous le vocable de Petit-Saint-Martin (encore visible aujourd’hui) qui donna son nom à la rue. Cette chapelle aurait abrité le corps de saint Martin quand il fut ramené de Candes [Bosseboeuf, 1888, p. 77]. La rue comprend encore plusieurs maisons des XVe et XVIe siècles.

 

Rue du Petit-Soleil

Attestée dans les sources notariales à partir de 1579 [Renumar, 29 avril 1579], cette rue de la paroisse Saint-Denis aurait auparavant porté le nom de rue Blanche [Bosseboeuf, 1888, p. 77].

 

Rue du Poirier

Portant encore ce nom aujourd’hui, la rue comporte toujours plusieurs maisons des XVe et XVIe siècle. L’origine du nom de la rue reste énigmatique [Bosseboeuf, 1888, p. 79].

 

Rue du Serpent-Volant

Permettant de relier la Grand-Rue et la rue des Balais, la rue du Serpent-Volant doit son nom à une maison à enseigne présente dans la rue au n°8 [Bosseboeuf, 1888, p. 91].

 

Rue du Singe-Vert

Cette petite rue, coincée entre la rue de La Triperie et celle du Pont, devait son nom à la présence d’une auberge où pendait pour enseigne un Singe-Vert à son extrémité est, au n°6 [Bosseboeuf, 1888, p. 91-92].

 

Rue Maufumier

Elle correspond à l’actuelle rue Constantine. On la retrouve sous plusieurs orthographes dans les archives, Maufumier, Monfumier ou encore Montfumier. Elle doit son nom à la proximité de la porte du même nom, à son extrémité nord où l’on venait jeter les immondices [Rougé, 1966, p. 59].

La rue abrite dès 1607 le couvent des Carmélites, à la place de l’ancien Hôtel de l’Ange-Gardien, siège de la chambre des comptes des ducs de Touraine [Bossebœuf, 2008, p. 33]. On y trouve également le logis du Croissant [Renumar, 8 octobre 1613] à l’angle avec la rue du Maillé [Rougé, 1966, p. 59], mais aussi les enseignes de L’Asne qui vyelle [Renumar, 29 novembre 1561], du Lyon d’Argent [Renumar, 31 décembre 1561] et du Pot de Fer [Renumar, 4 avril 1590]. Cette rue était celle des ouvriers et artisans de la soie [Galiné, 2007, p. 215]. Elle aurait également abrité l’emplacement où l’on pratiquait, au Moyen Âge, le jeu du papegai où l’on devait tirer à l’arc sur une cible en bois peint en forme d’oiseau [Rougé, 1966, p. 59].

 

Rue Neuve

La rue Neuve correspond aujourd’hui à la rue Jules Favre. Elle faisait le lien entre la Grand-Rue et la rue de La Scellerie. Avec le développement de la cité et notamment de la paroisse Saint-Saturnin de plus en plus dense, la nécessité de tracer une nouvelle voie au sein de l’ensemble formé par les rues Traversaine, de la Scellerie, du Cygne et de la Grand-Rue se fit sentir. Au cœur des préoccupations du corps de ville dès 1464, il fallut attendre un don de Jean Hardouin pour voir le projet se concrétiser. Ce dernier autorisa en effet la municipalité à percer sur sa propriété une nouvelle rue qui prit le nom de rue Neuve et que l’on trouve parfois sous le nom de rue de la Hardouynière.

On y trouvait plusieurs maisons à enseigne et endroits remarquables, notamment la maison de La Truie qui File [Renumar, 18 juin 1502], de l’Échiquier [Renumar, 22 juin 1530] et de La Croix Blanche [Renumar, 11 juin 1546], mais aussi le Jeu de Paume dit de l’Échiquier [Renumar, 18 février 1507] et le logis des Trois Croissants [Renumar, 23 juillet 1636]. Plus tard, à la fin du XVIIe siècle, c’est dans cette rue que s’établit le collège des Jésuites et que l’on érige l’église Saint-François-de-Paule.

 

Rue Quicangrogne

Actuellement connue sous le nom de rue Sully, la rue Quincangrogne tenait son nom d’une tour qui était placée sur la place du Chardonnet [Logeais, 1870, p. 103].

 

Rue Ragueneau 

Elle devait son nom à Étienne Ragueneau, maire de Tours, qui donna son accord à la réouverture de cette rue en 1482-1483 située entre la Grand-Rue et la Loire. Elle possédait le double avantage de désenclaver le centre de la ville et de faciliter l’accès au fleuve depuis la Grand-Rue. Mais l’histoire de cette rue est bien plus ancienne. Le tracé de la rue Ragueneau correspond, sur sa partie nord, à une voie plus ancienne qui longeait l’enclos de Saint-Julien avant de changer de direction au niveau du coude que forme la rue à l’approche du carroi de Beaune pour rejoindre la rue Banchereau, connue également sous le nom de rue de l’Ange ou de rue des Carmélites. Cette rue, dans sa forme la plus ancienne, servait de déviation au nord de la rue Maufumier, dont l’extrémité au niveau de La Loire était inondée. Mais dès 1114, la partie nord de la rue Ragueneau fut close à la demande des religieux de Saint-Julien dont les activités de débauche perturbaient le repos et celui des malades de l’infirmerie à proximité. La partie sud de la rue fut elle aussi fermée en 1437 par la construction d’une maison attribuée à Jean Fouquet à son extrémité où elle joint la Grand-Rue. Cette fermeture était une décision royale et fut elle aussi prise en raison de la mauvaise réputation de cette voie comme en témoigne le vidimus de Louis XI de 1437. En 1482-1483, on reprit le tracé de cette ancienne rue pour rouvrir la rue Ragueneau avec l’autorisation du roi et l’ajout d’une porte à son extrémité nord percée dans les remparts du XIVe siècle et l’aménagement d’un port sur la Loire [Noizet, 2007].

C’est dans cette rue, tout au nord, attenant au rempart de la ville et de la porte Ragueneau, que la famille d’artistes Juste installa son atelier, juste à côté de la Grange des marbres de la Couronne [Bossebœuf, 2008, p. 81]. C’est également dans cette voie que l’on trouve en 1558 la maison où pendait l’enseigne de la Barre d’Or même si nous en ignorons la localisation exacte.

 

Rue Saint-Maurice

Située dans le prolongement de la rue du Pont, la rue Saint-Maurice permettait d’accéder à la cathédrale et à l’Hôtel-Dieu. Elle doit son nom à l’ancien vocable de la cathédrale qui était d’abord dédiée à Saint-Maurice avant de prendre le vocable de Saint-Gatien [Bosseboeuf, 1888, p. 66].

 

Rue Traversaine

Cette rue correspond aujourd’hui à la partie supérieure de la rue Nationale, celle allant de l’église Saint-Julien jusqu’au carrefour avec la rue de La Scellerie. Sur la partie Est de cette rue, se développait l’enclos de l’abbaye Saint-Julien fondée en 575 par Grégoire de Tours. Encore aujourd’hui l’accès à l’église Saint-Julien se fait par ce tronçon de la rue Nationale concordant avec l’ancienne rue aine. Hormis le flanc ouest de l’enclos de l’abbaye, la rue contenait la résidence de Jean Hardoyn, trésorier de France [Renumar, 8 février 1453], en vis-à-vis, l’hôtel de Jacques de Beaune [Renumar, 24 septembre 1505], mais aussi les maisons aux enseignes du Grand-Cerf [Renumar, 9 novembre 1576] et du Petit-Lévrier [Renumar, 26 novembre 1506].

 

 

Bibliographie et sources

AM Tours, EE4 et GG1
Base POP
Base Renumar
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